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Renversement
Le renversement est un procédé musical qui consiste à inverser tous les intervalles entre les hauteurs (les notes les plus graves devenant les plus aigües, et inversement).
Classification
Cette contrainte ne peut s’appliquer que sur un texte pré-existant ; il s’agit donc d’une réécriture qui affecte hauteurs de notes.
Ce procédé est couramment utilisé dans la tradition contrapuntique occidentale, dès l’apparition du chant polyphonique, puis plus particulièrement à la Renaissance et à l’époque baroque. Des motifs, sujets ou éléments thématiques sont alors traités en reversant tous les mouvements mélodiques, souvent au prix de quelques modifications pour s’adapter à l’harmonisation et aux échelles diatoniques utilisées.
Dans sa forme la plus stricte toutefois, chaque intervalle doit être renversé de façon exacte (avec le même nombre de demi-tons, voire de micro-intervalles s’il y a lieu). Ce procédé est notamment employée au XXe siècle dans le langage sériel ; le développement de langages atonaux et chromatiques à cette époque (par exemple chez Bartók) permet également d’utiliser les renversements intervalliques dans une logique harmonique et non plus seulement mélodique. Une propriété intéressante, à ce titre, est que le renversement minorise les accords et intervalles majeurs, et inversement.
Exemples
- La fugue chromatique qui ouvre la Musique pour Cordes, Percussions et Célesta de Béla Bartók, contient de nombreux exemples de renversements (ou expansions) intervalliques, ainsi que de rétrogradations.
- Notre collègue et « oumupote » Gilles Esposito-Farese nous fait partager cette expérience autour du célèbre Menuet en Sol majeur de Christian Pezold (inclus par J.S. Bach dans son Livret de notes pour Anna-Magdalena, et de ce fait souvent improprement attribué à ce dernier).